Parcours de politologue #6 Nathan Flore



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« Parcours de politologue » part à la découverte de politologues de l’ULiège. Pour ce premier épisode, Nathan Flore, membre de l’Institut de la décision publique depuis septembre 2022 nous livre son regard sur son parcours. Entre le scoutisme et les smart cities, suivons le parcours d’un politologue amateur d’escalade.

Nathan, pourquoi as-tu décidé d'étudier la science politique ?

Nathan Flore : Pour être très honnête, au début je voulais étudier l'histoire et puis je me suis posé la question des débouchés et je me suis rendu compte que j’allais devoir faire un choix entre faire des études que j'apprécierais fortement mais peut-être devoir travailler dans un domaine tout à fait différent par la suite, ou des études offrant plus de débouchés professionnels. Par ailleurs j'étais très intéressé par l'actualité, les grandes questions de société, le débat et donc je me suis tourné vers la science politique qui me permettait beaucoup plus, en tout cas potentiellement, de travailler dans ce domaine-là par la suite, tout en étudiant quelque chose qui me plaisait et en ayant la possibilité de changer le monde à mon échelle.

Durant tes études à Liège, qu’as-tu le plus apprécié ?

Nathan Flore : Je dirais  l'interdisciplinarité, ou plutôt la multidisciplinarité, c'est à dire l'opportunité d'avoir des cours de philosophie, de sociologie, de science politique, des cours de langue, entre autres, c’est-à-dire toutes sortes de cours qui permettent justement de pouvoir construire des approches interdisciplinaires de problèmes qui nécessitent d'avoir différents angles d'approche. Avoir de l'anthropologie autant que du droit, je pense que cela donne une force particulière aux études de science politique.

Comment es-tu arrivé à l’Université ?

Nathan Flore : Je pense qu'il y a des gens qui arrivent à l'université parce qu’ils savent qu'ils veulent devenir avocat et donc ils doivent passer par le droit et donc par l’université. Et puis il y a d'autres étudiants qui ne savent pas exactement quelle profession ils veulent exercer mais qui ont un intérêt pour des questions théoriques ou de société qui sont discutées à l'université, et donc qui vont à l'université pour cette raison-là. C'était mon cas. Je ne savais pas exactement, et je ne sais toujours pas exactement quel métier je vais faire toute ma vie mais par contre je sais que mon intérêt pour les questions sociétales et politiques de manière générale peut être rencontré à l'université.

Quel est ton livre préféré ?

Nathan Flore : La nuit des temps de René Barjavel, c'est un livre sur des scientifiques qui font une découverte au pôle Sud et qui découvrent les vestiges d'une civilisation. Il y a toute une série de questions qui se posent par rapport au mode d'organisation de cette société, avec en toile de fond une histoire d'amour, ce qui n’enlève rien à la beauté du livre. C'est magnifiquement écrit et ça pose beaucoup de questions sur notre société actuelle, sur l'amour et sur toute une série de questions. Le tout avec une forme, c'est à dire une écriture, qui donne vraiment envie de dévorer le roman d’un coup.

Barjavel est beaucoup critiqué au niveau politique (pour sa collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale), penses-tu que l’on peut séparer l’artiste, l’écrivain de l’homme, du citoyen ?

Nathan Flore : C'est une excellente question, Barjavel est mort il y un certain temps donc je pense que cette question se pose moins que pour des artistes actuels, dans le cadre de sculpture, par exemple, ou du cinéma où l’on va voir ces gens se pavaner dans diverses institutions. Là, on sait que cela ne donne pas un très bon exemple. Pour  Barjavel effectivement, il a pris des positions regrettables, son positionnement pendant la guerre était détestable, et il faut dénoncer cela avec beaucoup de vigueur, mais c'est une question qui s'est déjà posée dans l'histoire de la littérature, je pense à Céline par exemple, est-ce qu'on a jeté ses bouquins ? Non. Je pense que pour Barjavel on doit appliquer un peu le même raisonnement, mais c'est une question ouverte, je n’ai pas d'avis tranché sur la question. C'est une question brûlante d'actualité à nouveau et qui demande une réflexion longue, il y a des arguments des deux côtés qui sont tout à fait intéressants.

Pourquoi conseillerais-tu aux jeunes d'étudier les sciences politiques ?

Nathan Flore : Etudier la science politique, je pense que c'est l'occasion de pouvoir poser le débat, c'est à dire qu'on fait face aujourd'hui à une série de problématiques complexes, comme le changement climatique, les questions de pandémies, de géopolitique qui nécessitent de pouvoir poser un problème en des termes qui puissent être débattus et donc faire l'objet d'une discussion publique permettant à chacun d'exposer ses opinions et finalement, idéalement, de pouvoir trancher la question. On a besoin de gens qui sont capables de prendre en compte à la fois les aspects environnementaux, les aspects sociaux, les aspects politiques et éthiques et la diversité culturelle. Le politologue, de par sa formation, est tout à fait outillé pour faire face à ces enjeux. D'autre part, on est dans un système politique et dans des systèmes politiques qui sont de plus en plus complexes au niveau des normes et il se fait qu’à Liège on a un ancrage juridique qui est particulier et qui nous permet justement de naviguer dans tous ces dispositifs-là, mais toujours en ayant la perspective finale du bien public, de l'intérêt public, ce qui permet de poser des questions qui vont au-delà de l'application de la norme elle-même et questionne ses conséquences sociétales et donc cela a son intérêt aujourd'hui plus que jamais.

Qu’est-ce que la science politique peut apporter à la société ?

Nathan Flore : Comme je l’ai dit, cela sert à poser le débat. Et dans une approche plutôt constructiviste qui est qui est la mienne, la science politique peut permettre d'expliciter les positions des différents acteurs, en décrivant leur point de vue. Quel crédit accordent-ils à telle institution ? Quelle est leur vision du monde ? Quelle est leur subjectivité ? Ces questions sont posées par les politologues. Dans ce cadre-là, on peut déminer le débat et mieux comprendre l'action des différents acteurs.

Tu as fait un master en sciences politiques en science, technologie et société (STS) en co-diplomation avec l’Université de Maastricht, peux-tu nous expliquer en quoi cela consiste ?

Nathan Flore : C'est un master qui porte principalement sur l'étude des effets sociétaux des nouvelles technologies. Ça peut être aussi bien le génie génétique que l'intelligence artificielle, que de nouveaux modes de transport. C’est aussi pas mal de philosophie des sciences qui nous permet de réfléchir à toute une série de dispositifs sociotechniques dans lesquels on est intégré aujourd'hui. Typiquement, la question du nucléaire est un bon exemple. On utilise tous les jours de l'électricité qui est produite par des centrales nucléaires. Mais qu’est-ce qu’un tel système de production implique en termes de pouvoir politique, notamment en termes de déchets légués aux génération future ? Ça permet en fait de prendre du recul et de se dire « non la technologie n'est pas neutre, elle a des applications sociétales ». On doit pouvoir, en tant que politologue, être sensible à cela parce que le type de société qu'on construit est aussi dépendant des outils dont on se sert, des outils technologiques en particulier.

Quels sont tes domaines de recherche au sein de l’UR Cité ?

Nathan Flore : Je travaille sur les smart cities, c'est à dire sur des villes qui appliquent ce concept qui est ancré dans une conception particulière de l'urbanisme où on va mettre en place une série de dispositifs qui fonctionnent sur la base du big data, donc de la collecte massive de données urbaines, pour optimiser la gestion des flux. Ça peut être là mobilité, la consommation d’eau, les déchets, la surveillance caméra, tout un tas de flux urbains. On va gérer ces différents domaines de politique publique sur la base des données qu'on collecte. Il y a une série de questions qui vont se poser, puisqu’on vit dans une ville où les politiques publiques peuvent en permanence être réévaluées, il y a une forme d'immanence qui est très présente et qui, pour moi, constitue un changement assez radical par rapport à ce qu'on faisait jusqu'à présent. Parallèlement à ça, les smart cities, suite aux diverses critiques des sciences sociales dont elles ont fait l'objet, promeuvent maintenant une série de dispositifs participatifs, et la particularité des smart cities est que ces dispositifs participatifs sont inclus dans une évolution plus large de la participation citoyenne où on constate que ces dispositifs sont plus centrés sur la création de valeur économique que sur les dimensions civiques de la participation. Autrement dit, on ne va pas demander aux gens de créer et de porter un projet politique et ses applications, mais plutôt les consulter pour la mise en place de tel ou tel système très concret, de tel produit, et faire appel à leur créativité. On n’est plus du tout sur le même registre. Ce que je veux étudier, c'est la relation entre ces connaissances qui sont produites sur la base du big data et les modalités spécifiques d'exercice du pouvoir où on va « nudger » le citoyen, c'est-à-dire faire appliquer le pouvoir politique sur les désirs et les attentions des citoyens pour les encourager à adopter une conduite particulière, qui est considérée comme optimale ou vertueuse par les gouvernants. Je vais donc étudier ces dispositifs à travers un prisme foucaldien, à partir des travaux de Foucault et Deleuze, en étudiant particulièrement les relations de pouvoir, la relationnalité du pouvoir au niveau local.

Aurais-tu un exemple de smart city ?

Nathan Flore : Oui absolument. Dans une des villes que je vais étudier, à Angers, la communauté de communes d'Angers va mettre en place une série de capteurs et des systèmes d'exploitation de ces capteurs pour optimiser  la consommation d'électricité dans l’éclairage public. Une série de questions se posent par rapport à l'utilisation de ces capteurs. Il y a la même chose à Namur pour ce qui est de la lumière. Il y a également des politiques smart cities qui portent sur l'utilisation des parkings publics. C’est un champ de recherche très vaste.

Ici par exemple, quand on parle d'éclairage public, le politique peut décider d’accorder plus d'importance à tel groupe ou tel acteur. Ce choix amène des questions politiques, notamment féministe, qu’en penses-tu ?  

Nathan Flore : C'est une des critiques qui existent actuellement concernant les  smart cities. On a constaté, dans un certain nombre d'études, avec le concept de citoyen absent, que lorsqu’on applique une politique publique aux citoyens, on est relativement imprécis. On ne distingue pas les citoyens. Or les études féministes ont bien montré qu’être un homme dans une ville ou être une femme dans une ville n’a pas du tout les mêmes conséquences. On ne vit pas de la même manière dans la ville selon qu'on soit jeune ou plus âgé, précarisé ou non-précarisé, homme ou femme. En tant qu’homme, on n'a pas ou peu cette notion d'insécurité quand on revient d'une fête ou d'un événement ou qu'on se promène en ville. Qu'est-ce que ça implique pour les smart cities ? Est-ce qu'il n’y a pas justement une question aussi  de distinguo opéré entre ces différentes catégories de citoyens qui ont des vécus particuliers  de la ville ? C'est aussi une critique qui est portée à l’égard des smart cites puisque, souvent, on parle du citoyen mais sans chercher vraiment ce qu'il y a derrière, ni la façon dont on veut l'inclure dans les dispositifs participatifs qui sont promus ou encore comprendre les relations de pouvoir que ça peut entretenir.

Quelle place donnes-tu aux smart cities dans un système politique ?

Nathan Flore : Elle n’a pas de place particulière. Je pars du principe que c’est un concept qui est promu par les autorités locales, pour une série de raisons, notamment parce qu'il s'agit de se distinguer – dans un monde qui est globalisé – des autres villes, autrement dit d'attirer les talents. On sait que ces programmes smart city parlent à une catégorie particulière de la population, plutôt une élite socio-culturelle, qui a les codes et qui connaît le concept alors que la majorité des citoyens n'en ont pas connaissance, ou n'en ont pas grand-chose à faire. Il y a des enjeux en terme de marketing international ce qui est une des raisons pour lesquelles les villes promeuvent ce concept. Pour moi la smart city n'a pas une place particulière dans le système politique. Je constate qu'elle est promue et donc il s'agit de porter une critique constructive sur le concept et sur ses effets empiriques, d’étudier sur le terrain ce que cela implique et de formuler une critique à cet égard-là.

As-tu une passion à laquelle tu donnes une portée politique ou sociale ?

Nathan Flore : Oui, le scoutisme ! Je conçois le scoutisme comme une façon de créer les citoyens de demain. J'ai une vision de scoutisme qui est ancrée dans ses origines, c'est à dire un scoutisme qui a une portée sociétale, et non pas une forme de garderie ou de colonies de vacances, qui sont par ailleurs des organismes tout à fait nécessaires. J'ai de grandes ambitions, en tout cas pour mes scouts : il s'agit de leur inculquer des valeurs, de leur apprendre ce que ça signifie de faire partie d'une société et leur faire comprendre qu’en tant qu’individus, ils peuvent y contribuer. Par ailleurs, il y a aussi des questions sur l'origine du scoutisme qui est aussi sociale, c'est-à-dire qu’à l'époque, lors de la création par Baden Powell, il y avait tout une série de quartiers défavorisés où on se rendait compte que les adolescents n'ont pas beaucoup d'opportunités de sortir de leur quartier, de faire des découvertes, d'apprendre et justement de grandir. J'accorde beaucoup d'importance à cet aspect social, dans le sens où il s'agit aussi de faire grandir ceux qui n'ont pas la possibilité, malheureusement, de par leur milieu, de grandir à travers d'autres activités que celle-là. C'est extrêmement important pour moi.

À propos du scoutisme

Je conçois le scoutisme comme une façon de créer les citoyens de demain. J'ai une vision de scoutisme qui est ancrée dans ses origines, c'est à dire un scoutisme qui a une portée sociétale.

Nathan Flore

Quel est ton sport préféré ? Que signifie-t-il pour toi ?

Nathan Flore : J'adore les sports de manière générale, sauf le basket, j'aime un peu moins les sports de ballon. J'aime bien les sports qui se pratiquent dans la nature et pour l'instant je suis un accro d'escalade, à la fois en extérieur et en intérieur. On se rend compte que c'est un sport où il faut faire confiance, car on est toujours dépendant de quelqu'un. La plupart du temps l'escalade se pratique à deux avec un assureur et un grimpeur et ça implique, après vérification évidemment, de faire confiance à son assureur et de se dire qu'effectivement notre vie est entre ses mains. Il y a donc cet aspect de la confiance qui est important et qu'on peut transposer à pas mal d’autres activités ou situations dans la vie de tous les jours. Ce que j'apprécie particulièrement dans l'escalade, c'est aussi ce goût du dépassement, le jusqu'au-boutisme.  Il m’est déjà arrivé de grimper 40 fois le même bloc et de réussir à la 41e. Au-delà de ça, il y a une certaine grâce qui se dégage de l'escalade, en raison du mouvement que je trouve très beau. C'est presque une danse sur la paroi et ça me plaît beaucoup.

On a parlé de confiance dans l’escalade, que souhaiterais-tu proposer comme réforme politique pour favoriser un sentiment de confiance plus important parmi les citoyens ?

Nathan Flore : Je pense que la question de la subsidiarité se pose beaucoup actuellement. C'est-à-dire que je pense que les citoyens, légitimement, en tout cas en partie, ont tendance à se sentir désormais dépossédés de leur pouvoir de citoyens, de leurs droits politiques, quand parfois les décisions qui les concernent exclusivement, sont déléguées à des niveaux de pouvoir supérieurs. J'ai été témoin, et victime de ça  très récemment, puisque, chez moi, à Soumagne, un promoteur porte actuellement un projet de remblayage de 300.000 m3 de terre dans le premier vallon du pays de Herve, avec des implications en termes de biodiversité et d’hydrologie. La commune n’a jamais reçu autant d’avis défavorables de la part de citoyens et les conseillers communaux et le collège se sont positionnés unanimement contre ce projet à trois reprises. Le promoteur a décidé d’introduire un recours auprès des autorités de tutelle et les deux ministres wallons ont décidé d'accorder le permis. Il y a bien entendu des intérêts différents en jeu. L'intérêt de la région n'est pas toujours l'intérêt de la commune. Mais quand il y a une telle opposition et que le projet est quand même validé, peut-on imaginer que le citoyen ait encore envie de s’impliquer dans la décision publique ? J'ai l'impression qu'ils sont complètement dépossédés de cette possibilité de faire changer les choses. Ça me fait peur, parce que je pense que la démocratie ne peut vivre qu'à travers l'implication des citoyens. C'est une question à nouveau d'actualité puisqu'on a une série d'organisations internationales qui se construisent et qui font plus ou moins attention à cet aspect de la subsidiarité. Au niveau de l'Union européenne, c'est quelque chose qui est inscrit dans les traités, mais parfois les citoyens peuvent se sentir dépossédés quand on propose à des gens qu'ils ne connaissent pas du tout, qui sont à un niveau de pouvoir tout à fait différent et qui ne sont pas toujours au courant des enjeux locaux, de prendre une décision à leur place.

Aurais-tu une chanson avec une portée politique à nous conseiller ?

Nathan Flore : Celle qui me vient de prime abord c'est « Russians » de Sting. C'est une chanson sur la guerre nucléaire et par ailleurs sur la guerre froide, avec cette opposition totale entre l’URSS et les États-Unis. Cette chanson est d'actualité puisque Vladimir Poutine parle régulièrement de dégainer l'arme nucléaire. C'est une chanson aussi sur  la fraternité humaine, et là on retombe sur le scoutisme, sur ce que ça implique d'être un être humain. Pour moi c'est super important de se considérer, non pas avant tout comme un membre d'un parti politique, comme membre d'une commune en particulier, comme membre d'une région, comme membre d'un État, même si ça a son importance aussi, mais avant tout comme appartenant à l'humanité. C'est cliché mais pour moi c'est super important, et dans cette chanson, on se dit « voilà est-ce que ça vaut vraiment la peine en fait de s'envoyer des armes nucléaires sur la figure ? », en sachant que personne ne gagnera et qu'on fait tous partie du même collectif, même si on veut pas toujours le voir.

Idéalement, où te vois-tu dans dix ans ?

Nathan Flore : Idéalement ici (rire), j'espère avoir l'occasion de pouvoir rester ici, parce que on sait qu’être scientifique c'est toujours un statut. À moins d'être nommé à titre définitif, c'est un statut précaire, où on nous demande l'excellence. En même temps, les perspectives professionnelles ne sont pas toujours sécurisantes par rapport à ce qu'on connaît dans d'autres milieux, je pense à l'administration publique mais aussi parfois au secteur privé où lorsque l’on a un CDI c’est plus rassurant. Ici la plupart du temps, ce sont des engagements de deux ans renouvelables. En outre, en ayant fait un doctorat, il n’y a aucune garantie d'avoir une place en post-doctorat. Quand on a un post-doctorat, il n’y a aucune garantie, à ma connaissance, de trouver par la suite un autre poste qui soit moins précaire. On verra dans 10 ans, mais ça me plairait beaucoup de pouvoir rester à l'université.

Retrouvez les publications de Nathan Flore ici.

Entretien réalisé par Vincent Aerts.

Crédit photo : Alexandra Pirt.

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